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Jacques LORTET
Sculpteur Platicien

1946-2005
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Jacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet sculptureblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurLacques Lortet SculpteurblanclortetblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet Sculpteurblanc
© Jacques Lortet

        ...Crée des structures en bois, carton, papier, souvent rehaussées de traits de peinture spontanés, presque gestuels, il recourt parfois à un mélange de cendres et de sciures mêlées de vernis, donnant ainsi à ses créations un aspect granuleux, en référence au vécu de la matière, à la terre, à la nature. Chaque sculpture de Jacques Lortet procède d'une écriture, d'une calligraphie mise en oeuvre à partir de formes découpées : courbes, angles, pointes, cercles, zigzags...
Ces formes mobiles sont associées en enchevêtrements denses ou plus lâches. L'oeuvre acquiert ainsi une rythmique soulignée aussi par la souplesse et la flexibilité des matériaux.
Chaque oeuvre est une invitation à un voyage dans l'imaginaire et le merveilleux...
        (extrait catalogue)


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Jacques LortetblancJacques LortetblancJacques LortetblancJacques LortetblancJacques Lortet sculptureblancJacques LortetblancJacques LortetblancJacques Lortetblanc© Jacques Lortet

DE LA LIGNE À L'ESPACE
        Retracer le parcours d'un artiste ignore d'ordinaire les productions annexes, celles qui permettent d'assurer le quotidien sans se renier, pour ne se consacrer qu'à l'œuvre construite en toute indépendance des contingences autres que celles inhérentes aux techniques et matériaux. La présente exposition tient à rendre un hommage à l'homme dans son intégrité. Ainsi, la découverte des premiers travaux, qui bien que paraissant à première vue très éloignés de l'œuvre du sculpteur (qui préférait parler de « volume » plutôt que de « sculpture » terme sans doute trop imposant pour sa modestie), a suscité le besoin de prendre en considération les multiples productions, de tenter la mise en évidence de la généalogie de l'œuvre personnelle, de son déroulement qui manifeste une grande cohérence.
        Après des études à l'école des Beaux-Arts du Havre (où il vivait avec sa famille en voisin de Jean Dubuffet qu'il apercevait souvent sans oser lui adresser la parole), le jeune Jacques Lortet poursuit ses études à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Le Diplôme National obtenu, il séjourne quelque temps à Paris avant de s'installer dans la maison familiale de Vernon où il travaillera toute sa vie au côté de Marie-Rose qui partage la même passion créatrice et avec laquelle ils réalisent en commun de nombreuses œuvres.
Les travaux de commande qu'exécute Jacques Lortet à ses débuts, sont tout d'abord purement graphiques, illustrations de livres pour enfants aux éditions Rencontre, Nathan, l'École des loisirs, Gallimard, Denoël… Le dessin y est simple, sans complication de valeurs ou d'anecdotes tendant au réalisme. Le trait cerne avec légèreté, évidant la forme en la rendant aérienne, ludique. Viennent ensuite des collaborations à des journaux et magazines : Jardin des modes, Décoration, Okapi, Pomme d'Api, Le Nouvel Observateur, Elle, Mon Jardin et ma Maison, et surtout 100 Idées qui lui donne l'occasion de réaliser ses premiers volumes. Les montages d'objets à photographier ou filmer en animation, ainsi que les annonces à caractère pédagogique créées pour différents ministères (Urbanisme et Logement, économie, Industrie, la Poste…) ou pour des entreprises privées françaises et internationales, sont assemblages, découpages, bois peints, et ménagent le vide autant que le plein. Déjà on peut y distinguer les thèmes récurrents qui seront développés dans l'œuvre personnelle, et très souvent l'humour y est manifeste ou sous-jacent. La multiplicité des commanditaires montre, s'il en ait besoin, que les propositions sont très efficaces et en parfaite conformité aux attentes. Ces premiers travaux révèlent en filigrane la personnalité du sculpteur, ils annoncent l'identité des gestes qui dessinent, dévident, tordent et enchevêtrent la ligne et les matériaux pour écrire sans écrire dans l'espace la matière sensible du rêve ou du quotidien.
Remarquée par Jean Dubuffet, une œuvre de Marie-Rose marquera le début d'une longue amitié entre le couple Lortet et Dubuffet. Le personnage mythique de la jeunesse entre ainsi dans la vie de Jacques et les échanges de points de vue, les conversations à bâton rompu, les encouragements du défenseur de « l'homme du commun à l'ouvrage » seront riches de conséquences sur le travail de Jacques Lortet. D'autres rencontres furent marquantes. Parmi d'autres, celle du peintre Gasiorowski, avec qui nait une fraternité. Il séjournera fréquemment dans la maison de Vernon où il réalisera certaines de ses œuvres dans le jardin, avec la complicité de Jacques et du jeune Aurélien Lortet. Le « maître du design surréaliste » italien, Piero Fornasetti, fut également une personnalité déterminante dans le parcours de Jacques, tant par la qualité et la diversité de l'ouvrage que par la force de caractère.
Depuis toujours, Jacques menait, en parallèle de ses productions de commande, une œuvre personnelle qu'il gardait en retrait comme un jardin secret composé de dessins et de volumes. La compagnie de Gasiorowski, de Dubuffet, de Fornasetti et d'autres artistes, écrivains ou photographes, opéra un tournant décisif dans le parcours de l'artiste qui commença sur leurs incitations à exposer sa création jusque-là restée cachée, et à considérer ce volet comme une part essentielle de sa vie.
        Depuis lors, l'œuvre prolifique et diverse du sculpteur a été très souvent exposée tant en France qu'à l'étranger, et a suscité de nombreuses analyses de la part d'auteurs et de critiques. Jan Kenis en particulier, montre comment les volumes sont autant dessin que sculpture : « Jacques Lortet détache le griffonnage de la surface sur laquelle il a été posé. Il découpe minutieusement la ligne de la surface. La figure qui apparaît ressemble au mètre déployé à l'angle droit d'un ébéniste. Le griffonnage a perdu toute signification par rapport à son support, la surface… les griffonnages accrochés les uns aux autres forment des couches. Tout comme avec un crayon on reproduit une ombre en superposant des lignes… ». Et plus loin : « Les œuvres de Lortet sont des sculptures car elles requièrent trois dimensions. Mais elles restent des dessins puisqu'elles restent fidèles à la ligne. Le dessin et la sculpture sont en conflit… L'œuvre nous offre une information contradictoire par rapport à laquelle notre capacité d'observation ne peut réagir qu'avec stupéfaction ». Jacques lui-même, écrit dans ses notes : « Chaque pièce se décompose et se reconstruit selon un rythme, une organisation qui lui est spécifique, autour des espaces vides qui engendrent le dessin et son imbrication… ». Ainsi, la boucle se referme : les sculptures étaient déjà latentes et en attente dans les œuvres purement graphiques et utilitaires, le dessin est origine, matrice et architecture.
        Par ailleurs, et parallèlement au déploiement de son œuvre, Jacques Lortet enseignait à la Maison des Arts d'Évreux. Son charisme, sa constante bonne humeur et son sens aigu du respect de l'autre se conjuguaient à une pédagogie ouverte aux expériences et innovations. Il sut amener autant les enfants que les adultes à des productions inventives et toujours plastiquement justes. Son écoute attentive, son amour de la vie, sa vive intelligence qui lui autorisait une relative distance face aux évènements, en firent l'ami de tous.
        Le même désir d'harmonie — qui repose sur un équilibre précaire que ses œuvres soulignent — a gouverné toute sa trop brève existence.
        Maurice MAILLARD, Directeur de la Maison des Arts d'Évreux


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L'atelier

Jacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques LortetblancJacques Lortet SculpteurLacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortetblanc© Jacques Lortet & Clotilde Prevost

Jacques Lortet... la voix au répondeur de son portable était nette, et sans appel.
        Il était grand, il était large, bien debout, les cheveux toujours en désaccord avec la raie du partage, un sourire permanent, moqueur, doux ou mitrailleur. Fébrile, il découvrait chaque jour le fruit de sa pensée dans son atelier, espace étroit récupéré sur le jardin clos, qui tenait plus du gourbi que d'un atelier organisé. D'un écheveau de bois ordinaire qu'il appelait "une boule d'angoisse", il tirait la forme de ses pensées. Et la forme née d'un bois informe, devenait sculpture légère, aérienne, en équilibre fragile sur la pointe du bois découpé traversé par la lumière. Il avait osé être professeur, prenant sur le temps qu'il donnait à ses élèves, les heures précieuses de sa création. C'est dans la continuité ininterrompue du temps quotidien, que tout Artiste peut construire son œuvre. Par cette abnégation, la table était toujours offerte. Jacques Lortet a construit son œuvre aux côtés de sa femme Marie-Rose, sa Rose, sa Marie, à l'ombre du cerisier qui fut un temps prodigue de ses fruits. Il faut peu de chose pour qu'un Artiste réalise son œuvre chaque jour avec "conscience et patience".
        Pour Jacques et Marie-Rose, un pavillon de pierre meulière, un cerisier Burlat, une tortue en hiver logée au creux de son tas de feuilles. Il y avait aussi la tarte de Jacques, le vin blanc d'Alsace, le Baeckeoffe de Marie-Rose, et le plus précieux, une Amitié sans faille depuis que nous nous étions rencontrés à l'exposition du livre d'enfant à Caen en 1975. Du livre d'enfant aux entrelacs savants, une vie d'Artiste douce et cruelle.
Choisir sa vie, suprême privilège de la vie douce, avec de l'autre coté du miroir l'incertitude cruelle du lendemain. Tu n'as pas vu, très cher Ami Jacques, ta sculpture "LE GRIS QUI MARCHE" érigée sur la place de Vernon le temps d'une exposition.
Un Artiste nous laisse avec notre mémoire. Mais Jacques, c'est loupé, tu es là.
        Colette Portal Paris, juillet 2006


Nous voilà déjà devant l'exposition rétrospective de Jacques qui aurait tant aimé continuer son chemin de création.
        Et voici présentée en images une miette de quarante ans de vie que j'ai aimé partager ; inventive, sans aucun instant manqué, tous les moments étant considérés. Dans les premiers objets, les images vous soufflent des épisodes, des histoires, des invraisemblances, et toujours, toujours, des interrogations.
Quelques dates déterminantes ont marqué ce parcours : premières applications dans l'audiovisuel chez « Doberman-Audiovisuel » : La transformation visuelle de l'image qui de l'aplat devient tridimensionnelle et offre tout à coup et imperceptiblement au minimum 6 accès au regard. C'était Jean-René Gomart, concepteur-réalisateur alors, permettant à Jacques de s'exprimer sans aucun frein pour son imagination débordante.
D'autres rencontres ont surgi et ont provoqué des tournants dans la création ou l'ont encouragé.
Mais l'amitié de Jacques était accordée avec parcimonie et surtout, surtout jamais en deuxième tour. Il ne fallait pas manquer le virage. Ce caractère se traduisait aussi dans son travail. L'humour dans ses dessins y est si sensible, tellement à fleur de peau qu'il devient émouvant, comme le fil tendu d'un instrument de musique qui vibrerait trop et qui réagirait en un « Larsen » !
        Depuis il y a eu l'aventure des « 52 poulets » de tous genres et tous « Prêts à cuire ». Encouragé au début par Joël Delaunay — Art et Déchirure — et puis formidablement mis en scène par Régis de Loisy avec cette fois-ci en plus un poulet géant !
Dans l'aboutissement de cette œuvre il y a aussi bien sûr l'amitié, l'attention donnée par les autres, la fidélité de ses élèves : formidables personnalités de tout bords, réunies autour de Jacques en cet étonnant Moulin de Navarre et dans les ateliers de la Maison des Arts, et puis les amis, les visiteurs, les écrivains Comme Gilbert Lascault, les photographes-chercheurs comme Clovis Prévost, Pierre Bérenger, Colette Portal.
        Marie-Rose LORTET


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Jacques Lortet SculpteurblancJacques LORTET© Jacques Lortet, Photo Colette Portal, Trait Personnel


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Jacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet SculpteurblancJacques Lortet Sculpteurblanc© Jacques Lortet, Trait Personnel

        Vinyl Event, (expo. collective), galerie Trait Personnel – Lyon




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