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Sylvie MAURICE
Plasticienne
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© Sylvie Maurice
Née en 1952 à Champagne-au-Mont-d'Or
Constructions, sculptures, gravures... n'ont qu'une seule source d'inspiration : le monde végétal.
« J'ai toujours vécu dans de beaux jardins. Déjà, toute petite, dans le jardin familial, je faisais des jardins japonais au creux des racines des arbres. Plus tard, je me suis intéressée à la métamorphose des éléments au cours du cycle des saisons ».
Sylvie Maurice dit avoir évolué vers des constructions qu'elle nomme : « sculptures graphiques ». Elle utilise le fil métallique pour sa souplesse et ses qualités graphiques. Le papier et la résine lui permettent de jouer de la transparence des surfaces et donner corps au volume sans masquer la lecture de la structure, du dessin.
Même si Sylvie Maurice dit s'intéresser à la philosophie chinoise qui accepte une simultanéité des opposés, sa volonté d'inscrire l'idée des contraires dans un même travail s'est imposée, vide et matière, s'opposant, agissent et révèlent l'oeuvre, et de préciser que « Ce sont les mots qui séparent, mais la réalité est différente ».
Animées par l'espace dans lequel elles sont exposées (la lumière, les courants d'air...), ses oeuvres vivent tel un microcosme végétal réinventé, en perpétuelle transformation.
Sous cette apparente facilité, on en oublierait la complexité de la ligne qui fait subir aux formes et volumes des torsions, des retournements et autres combinaisons. « Dans mon processus de travail, le labeur et la patience sont très présents..., l'épreuve d'un geste basique et répétitif, signe d'obscurité m'entraîne sur un chemin monotone où paradoxalement les surprises adviennent sans cesse. Ce temps d'épreuves semble nécessaire pour obtenir une libération, un au-delà du faire » et de conclure par « je ne peux bien parler que de ma pratique au jour le jour, de sa nécessité, de ma résistance au monde ».
Propos recueillis : Sylvie Maurice, éloge de la graine, entretien par Christe Jhellil / Betton 2003
Les regards de plaisir, les commentaires chargés de superlatifs des enfants de l'École Primaire de Malaucène, ont forcé mon œil d'amateur d'art blasé par la pratique et l'habitude à une relecture du travail de Sylvie Maurice. Par quel tour de magie a-t-elle pu transformer ces petites brutes braillardes et vindicatives en petits couillons béats, les yeux chargés de lumière, emplir l'espace de bonheur, ce bonheur fugace dû aux grandes occasions, instants gravés au plus profond de nos esprits. ?
Quelque soit leur poids, les sculptures de Sylvie sont des météorites qui atterrissent dans une infinie douceur, elles ont le don particulier de se rendre attirantes et interroger notre part sentimentale, résultat d'une science exacte qui a peur de ses certitudes.
En restituant des images invisibles à l'œil nu, des images qui ne se laissent saisir qu'à leur périphérie, elle prend appui sur un réseau de résonances scientifiques et échappe à son apesanteur. L'extrême pertinence du rapprochement à la nature produit un dessin spatial qui révèle la poétique de l'intervalle.
Le fil de fer, le papier japon, la résine, les mues, pollens, nasses et carapaces tracées par des gestes naïfs empruntés à l'artisanat, faits de matériaux simples se transforment en graphismes savants et subtils, scientifiques dans la forme, dessin d'un espace à peine délimité enrichi par la lumière révèle en nous une impression de bonheur enfantin, celui qui est toujours pour demain, actualisé par le vertige de ces forces en suspension.
Nous pourrions avancer que Sylvie Maurice est Pénélope, se questionner si (s)tressant ses fils de fer elle se soigne ou se fatigue. Nous pourrions penser à l'ennui, un labeur fastidieux venant de la pratique, mais le travail de Sylvie M. nous emmène ailleurs, un endroit qui fait le vide dans nos têtes. Nous nous laissons aller à reconstruire, déstabiliser, se réapproprier l'œuvre, les images subliminales érotisées par notre esprit. La richesse d'une œuvre ne se mesure pas par le temps passé à son élaboration, mais par son impact dans la durée, ses charges émotionnelles, sa manière de se rendre indispensable, par la distance qui la rend respectables, recul dérangeant, arrogant qui la sépare du plus grand nombre.
La possible lecture à deux vitesses comble les manques de cette mise à distance, il n'y a rien de plus perturbant que de se retrouver face à des situations qui ne nous laissent aucun échappatoire.
Prise dans son ensemble, qu'elle soit gravée ou sculptée, l'œuvre de Sylvie se lit comme un collage que l'on peut lier par les synonymes émotionnels suivants : choc, bouleversement, émoi, sensibilité, sentiment, trouble, vertige ? Alors laissons-nous embarquer dans ce monde contradictoire poético-scientifique.
Michel Barjol - juillet 2006 (Catalogue St Fons)
Germination à Bordeaux Pour cette exposition les oeuvres de Sylvie Maurice s'inspirent de l’observation de formes végétales et des stratégies de construction (nid, coquillage, graine...). Par un jeu de changement d'échelle, ces schémas prennent taille humaine pour venir s'inscrire dans notre environnement.
Au moyen de fil de fer et de gestes élémentaires, ces constructions se matérialisent pour capturer l'espace en provoquant des jeux visuels d'apparition et disparition.
Au détour des allées, vous pourrez voir apparaître une pomme de pin géante en résille de fil d’acier et des graines surdimensionnées, façonnées en tôle, oblongue, ovale ou ronde (au bord du plan d’eau). Les promeneurs du Jardin pourront se familiariser avec ces pièces monumentales et suivre, au jour le jour, leur lent "mûrissement". Exposées aux agents climatiques, elles vont accomplir une lente métamorphose et leur texture, brillante au départ, va insensiblement se couvrir de tâches brunes jusqu’à ce que la rouille les envahisse complètement. Bel exemple de morphogénèse (ensemble des mécanismes qui participent à l'édification d'une plante) qui donnera lieu à quelques riches expériences visuelles et tactiles.
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© Sylvie Maurice
Les formes qu'affectionne Sylvie Maurice sont celles engendrées par les stratégies de construction du vivant, ici les graines, les pollens, semences végétales portées par le vent. Soudain démesurées, les résilles de leurs surfaces, de leurs nervures, prêtent leurs graphismes à un jeu de trames et de transparence, d’effets cinétiques qui modifie la lecture de l’espace alentour, le temps d’un regard fugitif ou d'une contemplation méditative.
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© Sylvie Maurice
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© Sylvie Maurice
Collections Publiques
Fond régional d'art contemporain Rhône-Alpes (édition d'un catalogue)
Villes : Betton, Carpentras, Francheville (édition d'un catalogue), Lyon
Bibliothèque Nationale - Paris
Bibliothèque municipale - Lyon
Artothèques : Lyon, Saint-Priest, Villefranche-sur-Saône, Miramas
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Parc de Gerland, Le Grand Lyon - Lyon
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