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Madeleine LAMBERT
Peinture Dessin
1935-2012
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Madeleine Lambert blancMadeleine Lambert (Gravure, peinture)blancMadeleine Lambert (Gravure, peinture)blancMadeleine Lambert (Gravure, peinture)blancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine Lambert (Gravure, peinture)blancM-LambertblancMadeleine Lambertblanc© Madeleine Lambert
 
 
         Madeleine Lambert a placé l'écriture au coeur de ses créations.
Elle en met à vif la beauté, et tente à travers elle de déchiffrer le monde.
Son travail a déjà fait l'objet de plusieurs expositions, notamment l'oeuvre intitulé Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles... (1998) hommage aux résistants de l'Affiche rouge.

         Son sujet c’est le temps et son ressac usant. Le temps perdu, retrouvé, échafaudé. Parce que perdu, il ne sera jamais qu’une reconstitution, qu’une construction nouvelle. Madeleine Lambert a longtemps pris pour thème l’eau, le mouvement et la substance de l’eau… et le chêne, symbole de permanence et sa matière noueuse.
Du singulier à l’universel, chaque vie contient le monde. Inversement, tout événement proprement historique nous contient tous. Madeleine Lambert a partie liée avec l’Histoire et ses "invariants" qu’elle aborde avec une volonté patiente de mise à plat : affiche ensanglantée de nos mémoires, Jeanne d’Arc, l’Algérie saignante… Ni historienne, ni écrivain, c’est en plasticienne qu’elle aborde les thèmes qui lui importent, avec leurs théories de noms, de lieux, de dates, avec sa comptabilité de guerres, d’attentats, de morts, emprisonnés comme des insectes dans l’ambre et que l’on observe par transparence du haut des siècles…
         Brigitte David (La longue marche extrait)

Madeleine LAMBERTblancblanc© Madeleine Lambert
         Tout est rangé dans l'atelier de Madeleine Lambert. Les toiles sont emballées, rangées contre le mur, prêtes à partir pour Francheville, le lieu de la prochaine exposition de l'artiste lyonnaise. "Noir d'encre et lumière blanche" c'est le titre de cette exposition qui retrace une dizaine d'années de travail de celle qui milita longtemps pour l'art et continue à sa façon. En effet, Mado Lambert est une artiste engagée depuis qu'elle peint. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur son parcours artistique depuis les années 60: on n'est pas secrétaire de l'union des arts plastiques par hasard, on n'est pas fondatrice (avec d'autres) de la Mapra par hasard. Sans compter son travail personnel, notamment sa série sur l'affiche rouge ou celle sur les Algériens disparus dans les attentats. Il faut dire que depuis 1991, elle travaille systématiquement sur le mot, depuis qu'elle avait réalisé une série sur l'Albertine de Proust. parce que le trait est une constante dans son travail que ce soit par le biais du mot ou simplement un travail sur les lignes, comme sa série "Au fil de l'Adour, marée montante". Une recherche qui l'a conduite à travailler sur la matière papier avec des encres. ce qui donne un une exposition assez étonnante, finalement très jeune d'esprit et revigorante.
         
Propos recueillis par Gallia Valette Pilenko


Madeleine LAMBERTblancMadeleine LAMBERTblancMadeleine Lambert (Gravure, peinture)blanc© Madeleine LAMBERT
         ...L'écriture a su se faire amante des sociétés qu'elle accompagne, témoin lascif de leurs heures les plus brillantes, de leurs pages les plus noires, de leurs indiscrétions les plus violentes.
         ... Toute cett génèse, cette gestation se retrouvent dans le travail de Madeleine Lambert... Cette violence passive, cet engagement subtil, se lisent dans son travail : des murs de lamentation de Zagreb à ses architectures poétiques tressées de prénoms, Madeleine Lambert lit le monde et le verse en de discrètes écritures, en de nouveaux codes picturaux, elle déchiffre le monde comme on peut lire un roman et le métamorphose en provocations artistiques, en quêtes esthétiques.
         
Damien Capelazzi

Une artiste qui ne se prend pas la tête malgré son expérience
         Pourquoi la peinture plutôt que la sculpture ?
La sculpture est plus concrète : on rentre dans l'espace, on l'occupe. Alors que dans la peinture on recrée un espace imaginaire complet. la peinture c'est créer l'illusion d'un espace sur une surface plane. C'est ce jeu de l'esprit qui m'intéresse, reconstruire un espace imaginaire
         Qu'est ce qu'être peintre pour vous ?
C'est une liberté, ma manière d'être libre. je ne me suis jamais donné de contraintes commerciales parce que j'avais toujours un travail complémentaire. Je n'ai jamais pu vivre de ma peinture.
         Il y a beaucoup de noir et blanc dans vos tableaux actuel. Pourquoi ?
Je ne sais pas, j'aime bien. Le noir c'est la somme de toutes les couleurs et le blanc c'est la lumière. Le noir pour moi, c'est une manière de radicaliser. J'élimine les gris parce que j'ai tendance à utiliser les contrastes forts.
         Et le papier ?
j'aime beaucoup les papiers, tous les papiers. Notamment les papiers asiatiques, un papier taï fait à la main. C'est que le papier a une capacité d'absorption de l'encre extraordinaire. Ce qui m'intéresse sans doute aussi, c'est que je procède par dissociation des formes et des couleurs et qu'avec des papiers collés on peut jouer sur la transparence (en effet, on devine dans certains tableaux des images en filigrane cachées derrière des couches successives NDLR).
         Pouvez vous nous parler de votre passé militant ?
C'était après 68, dans un contexte qui convenait. la gauche venait de sortir son programme commun et nous voulions donner la parole aux artistes. Moi, j'étais secrétaire de l'UAP (Union des arts plastiques) depuis 67 et on voulait mettre en avant les problèmes professionnels des artistes, notamment ce fameux 1% du budget pour la culture. En 73 on a sorti un document sur notre vision du monde intitulé "Quand les artistes font leurs comptes". En 76 nous avons été alertés sur la disparition prochaine d'un atelier de litho, on voulait sauver les archives et mettre un outil de création à la portée des artistes. C'est devenu l'URDLA et la MAPRA est née peu de temps après: associations cousines même si elles n'avaient pas la même vocation puisque l'une est un instrument pour la création alors que l'autre est davantage un outil et une centrale d'informations, une maison des artistes.
         Propos recueillis par Gallia Valette Pilenko


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Madeleine Lambert blancMadeleine Lambert blancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine Lambert© Madeleine Lambert
 
Madeleine Lambert (Gravure, peinture)Vinyl Event Madeleine Lambert (Gravure, peinture)blancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine LambertblancMadeleine Lambertblanc© photos TP

RECHERCHES — Le propos n’est pas l’illustration d’un événement quel qu’il soit, ni un monument du souvenir, ni même un devoir de mémoire, mais de renvoyer aux invariants de l’Histoire. La technique du collage permet de créer une profondeur, un espace, d’où émerge le MOT, accumulation de lettres comme forme originelle du dessin et l’écriture (sens donné aux mots) intervient par des noms de lieux ou des textes d’écrivains.


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26 juin 2008 : Anniversaire de la MAPRA dans les jardins du Musée des Beaux-Arts de Lyon
         À cette occasion, le Conseil d'Administration par la voix de son président, m'a confié la tâche (qui n'est pas sans périls) de faire un historique, en référence sans doute à mon implication active de 1967 à 1987, comme secrétaire de l'Union des Arts Plastiques, association qui a donné naissance à la MAPRA en 1983 et à celle de sa soeur aînée l'URDLA en 1978.
Pour remplir cette mission, je vais devoir survoler un peu l'histoire de France pour situer le contexte : si l'on examine ce siècle que nous venons de laisser derrière nous (sa capacité meurtrière, mais dialectiquement sa capacité de création) et en se référant particulièrement aux arts plastiques, les tendances post-Cézanniennes que sont le Cubisme et le Surréalisme (entre autres mouvements), ont dans les années 1910/1920, plongé dans le siècle, ouvrant la brèche de la Modernité. Sans oublier le lien étroit entre les Arts Plastiques et l'Architecture, avec l'existence du Bauhaus en Allemagne de 1919 à 1933.
         Dans le même temps, le Mouvement Social qui prend corps et aboutit au Front Populaire en 1936, est une avancée sociale et CULTURELLE. Aux années de "Grand Sommeil" que sont les années 1939/45, succèdent des années d'espoir et de reconstruction. C'est dans ce contexte que se développe l'idée de décentralisation ; aidée par la naissance des Comités d'Entreprises, de structures sociales, du Droit de vote pour les Femmes etc. Ce sont les idées de 1936, qui se mettent en pratique et pour la part qui nous concerne, à savoir la Culture, elle doit être l'AFFAIRE DE TOUS.
C'est dans cet état d'esprit, que va se développer dans les années 50, au niveau de l'institution qu'est le Ministère de la Culture, la Décentralisation, avec la création des Maisons de la Culture d'André Malraux, réparties dans les régions, la décentralisation théâtrale, avec le premier Festival de Théâtre en Avignon. Pour les arts plastiques, c'est l'ouverture de la Maison des Artistes rue Berryer, avec par la suite la gestion de la couverture sociale pour les artistes (comme pour tous les citoyens) posée pour la première fois. C'est le vote en 1951, de la loi sur le 1% artistique pour les constructions de l'Éducation Nationale, de la loi sur les Droits d'auteurs etc...
         Cette décentralisation va être confortée par la sensibilisation d'un nouveau public, notamment populaire, qui passera par les Comités d'Entreprises créés en 1946. Ceux-ci favorisant l'émergence d'associations culturelles telles que Travail et Culture, laquelle pendant près de 40 ans favorisera les contacts organisationnels entre le monde du Travail et le milieu artistique. Dans le département du Rhône, l'architecte Bornarel en fut un des présidents, Pierre Giouse le secrétaire de 1969 à 1979, précédé dans ce poste par Madeleine Gomiz et Armand Sûhm lui succéda dans les années 80.
         Pendant la Guerre de 39/45, en soutien à la Résistance, des écrivains s'étaient regroupés dans l'Union des Ecrivains, il en fut de même pour les artistes plasticiens, regroupés au sein de l'Union des Arts Plastiques et dont le premier président fut Picasso. Après la guerre elle se développa à Paris mais aussi à Dunkerque, Rouen, Grenoble, Valence et bien sûr à Lyon. Dans les années 1960/70, un bureau national, représentant les différents départements impliqués et auquel je participais pour le Rhône, était animé par Jean-Pierre Jouffroy.
À Lyon, son président en fut Georges Manillier, qui succéda à Ludovic Chabredier. J'en étais la secrétaire, René Munch le trésorier. Dans les années 70, le conseil d'administration décida d'une présidence collective avec Max Schoendorff, Josef Ciesla, Alain Lovato. Un groupe actif composé de Jean Tallaron, Jean-Claude Vincent, ThérÈse Contestin, René Jaros, Gérald Martinand, Roger Groslon, Exeter et j'en oublie, participa à ce qu'est aujourd'hui la MAPRA.
         Mais revenons au début des années 70, l'Union des Arts Plastiques hébergée un temps par Travail et Culture, qui lui apporte une aide logistique, peut grâce à celle-ci se développer.
Son objectif : regrouper les artistes pour formaliser nos besoins sociaux et professionnels, mais aussi répondre aux besoins populaires exprimés par les comités d'entreprises, les municipalités, les associations... pour des expositions, des conférences, des ateliers etc...
         Je dois faire ici un aparté sur le rôle joué par Georges Manillier (qu'il faudra bien un jour sortir du purgatoire dans lequel il se trouve depuis sa mort en 1981). Outre qu'il fut un peintre prolixe, il eût un rôle de formation en tant qu'enseignant de dessin dans l'enseignement technique, mais aussi un rôle d'éducation populaire par le biais de conférences, de débats, d'ateliers, d'expositions qu'il anima au sein des entreprises, des associations, des municipalités.
C'était dans la mouvance de 1968, suivi de près par le projet de Programme Commun de la Gauche de 1973 à 1977, dans lequel l'Union des Arts Plastiques, voyait le cadre d'une société pouvant prendre en compte ses revendications.
         C'est dans cette effervescence que nous avons édité sur le plan national le bulletin "QUAND LES ARTISTES FONT LEURS COMPTES" et qui reprenait les grandes lignes de ce que nous souhaitions.
À Lyon, l'Union des Arts Plastiques depuis 1976, eut l'occasion de mettre en pratique les idées avancées toutes ces années et aidée par les institutions : état, ville, région, de créer en 1978, l'Association URDLA, dont la tâche était, après avoir racheté le matériel d'une imprimerie de lithographie commerciale qui partait à la casse, de créer le "1er atelier Collectif". La présidence en fut confiée à Max Schoendorff.
         En 1983, l'Union des Arts Plastiques aida à la création de l'association MAPRA, dans les mêmes conditions, avec l'aide des institutions. La ville de Lyon, mit à notre disposition un local rue Étienne Rognon (derrière l''actuel CHRD), la région nous aida pour le matériel et la DRAC permit l'embauche d'une personne permanente en la personne de Dominique Jacottet. Les premières années Max Schoendorff en fut président, remplacé début des années 90 par Alain Lovato qui prit la suite.
         Depuis le début nous avons fait exister ce qui est encore aujourd'hui : un lieu d'exposition, une bibliothèque d'information, en particulier sur les artistes, un mensuel d'informations professionnelles, un annuaire recensant les artistes, les structures et les lieux, un studio-résidence pour artistes...
Si le soutien institutionnel au début comme aujourd'hui fut toujours effectif, il resta toujours en-deçà des besoins minimums, nous mettant souvent en difficulté.
Si nous avons régulièrement refait surface, c'est grâce au personnel qui a souvent fait dans certaines périodes un travail bénévole, ainsi que le Conseil d'administration, lequel aujourd'hui encore fait un roulement rue Paul Chenavard, pour ouvrir la MAPRA, le samedi après-midi au public.
       Longue vie à la MAPRA, qui est un outil pour les artistes.
       
Madeleine Lambert

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Acquisitions
         Lyon
         Vaulx en Velin
         Vénissieux
         Villeurbanne
         Et Collections privées


Madeleine LAMBERT, une artiste dans la Cité
         — Madeleine Lambert vient de nous quitter et je veux dire la tristesse qui est la mienne face à cette disparition.
Née à Lyon en 1935, elle était d'abord une grande plasticienne dont le travail original mêlait la peinture et l'écriture, avec cette préoccupation permanente qui l'habitait de dire les événements et les souffrances du monde. Ses rencontres littéraires avec Delteil et Cendrars, avec Durif et bien d'autres encore, ont fortement influencé son travail qui mariait à merveille peinture, encre et collages.
         
Jean-Jack Queyranne


Madeleine LAMBERT,
un soutien
         Dévouée aux artistes, militante dans sa vie comme dans son œuvre, sa présence, sa sensibilité, et sa force marqueront durablement nos mémoires. Son engagement dès la fondation de notre association perdurera au-delà de 2012.
         Elle part en nous laissant ses paperoles, ses peintures, ses gravures, et ces si beaux témoignages poétiques. Dans ce triste passage, nous nous joignons à Pierre Giousse son compagnon, à sa famille, à ces amis pour lui témoigner tout notre respect.
         
Yvonne Ravachol & Bernard Bonhomme












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